jeudi 6 mai 2010

Philosophie

SUJET I : COMMENTEZ CETTE PHRASE : « LA QUESTION DE LA CITOYENNETE ET DONC LA QUESTION DE L’ENSEIGNEMENT DE LA CITOYENNETE EST AMBIGU »
L’enseignement de la citoyenneté est redevenu l’une des préoccupations considérables des systèmes éducatifs contemporains. De ce fait, nous pouvons nous demander ce qu’est un citoyen. Dans son sens le plus courant, le terme citoyen désigne « une personne qui jouit des droits civils et politiques, notamment du droit de vote dans l’Etat où il vit ». Pourtant, l’usage tend à accorder au mot citoyen une signification plus large. Dans cette acception, chaque être humain est citoyen en raison de son appartenance à la société humaine. Ce qui signifie qu’ « appartenir à une collectivité crée la citoyenneté qui est faite de devoirs et de droits ». L’enseignement de la citoyenneté désigne donc l’apprentissage de la vie en société. Cet enseignement devra façonner des citoyens conscients de leurs responsabilités vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres. Car, la citoyenneté est conçue comme un idéal de vie commun. Ce faisant, l’enseignement de la citoyenneté aujourd’hui nécessite avant tout une éducation qui met un accent particulier sur l’antériorité de l’intérêt général par rapport à l’intérêt personnel. Il doit donc produire des citoyens égaux en droit et en dignité.
Toutefois, la question de la citoyenneté est ambigüe parce qu’elle ne se livre pas à la réflexion sur un fond de raisonnement mathématique, mais sur une base d’éthique sociale. De plus, le statut de citoyen dépend des lois propres à chaque Etat et l’on peut dire qu’il y a autant de types de citoyens que de types d’Etats. De même, il n’y a pas de consensus sur le statut de citoyen. Le concept est ouvert à toute sorte de définition. Par conséquent, il y a une absence de finalité et de contenu. Par ailleurs, l’enseignement de la citoyenneté est un processus pour toute la vie. Or l’école reste une institution limitée et élitive. Dans la plupart de nos pays, l’enseignement de la citoyenneté se limite au secondaire. Et la majorité des citoyens n’est pas touchée par l’éducation scolaire. L’absence de définition institutionnelle du concept de citoyenneté est un indicateur de son ambiguïté. Car, le mot en lui-même est équivoque. Aussi, l’enseignement de la citoyenneté ne débouche pas sur un diplôme puisque les aptitudes et les compétences requises à cet enseignement restent à définir ; étant donné que cet enseignement n’existe pas dans les programmes. En conséquence, la citoyenneté est un ensemble de valeurs qu’il faut non seulement savoir, mais aussi incarner dans le comportement de tous les jours ; ne peut être l’objet d’une instruction tout court mais absolument d’une éducation. Dans un monde où les valeurs individuelles priment sur les valeurs locales ou universelles, l’enseignement de la citoyenneté perd tout son sens et demeure équivoque.

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